Dans un monde en constante mutation, marqué par des transformations économiques, technologiques et environnementales, le développement du capital humain s’impose comme une condition incontournable pour l’émergence et la souveraineté nationale

post L’enseignement supérieur et la formation professionnelle sont au cœur de cette dynamique, car ils façonnent les compétences nécessaires pour relever les défis stratégiques que sont la souveraineté alimentaire, l’industrialisation, la transition numérique et la durabilité environnementale.

C’est dans cette perspective que Son Excellence le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a lancé, le 17 juillet 2025, l’Agenda national de Transformation de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ANTESRI). Ce programme vise à adapter en profondeur le système universitaire sénégalais pour le rendre performant, inclusif et aligné sur les priorités nationales. Le Chef de l’État a rappelé l’urgence de repenser les curricula afin d’intégrer les technologies émergentes et de renforcer les compétences scientifiques et techniques, devenues incontournables pour moderniser les secteurs stratégiques tels que l’agriculture et l’industrie.

Pour réussir le pari de l’industrialisation, le Chef de l’État a précisé que la formation de nombreux ingénieurs, techniciens et cadres qualifiés s’impose. Le Président a ainsi insisté sur la nécessité pour les universités de sortir de leur zone de confort, de décoloniser leurs approches et de former davantage de profils capables d’accompagner les souverainetés alimentaire, industrielle et pharmaceutique. Cette vision inclut l’ouverture des filières scientifiques à des étudiants issus d’horizons variés, y compris littéraires, pour leur permettre de s’engager dans des disciplines comme la médecine, la pharmacie, l’intelligence artificielle, la robotique, la cybersécurité ou la science des données.

Cette orientation stratégique prend tout son sens dans un contexte où les besoins restent immenses : près de 70 % des besoins alimentaires du Sénégal sont couverts par des importations, les pertes post-récolte dépassent 20 %, et la production nationale de semences certifiées ne satisfait que 25 % de la demande. Ces chiffres illustrent l’urgence d’une transformation structurelle des chaînes de valeur et la nécessité d’asseoir un système de formation capable de produire des solutions concrètes, compétitives et adaptées aux réalités locales.

C’est dans cette dynamique que l’Université Iba Der Thiam de Thiès apporte une réponse significative à travers la création de l’UFR des Sciences Agronomiques, Alimentaires et Environnementales (S2AE), en application de son plan stratégique 2025-2029. Cette UFR ambitionne de former des ressources humaines hautement qualifiées et de stimuler la recherche appliquée dans des domaines stratégiques pour l’économie nationale. Elle propose notamment deux filières prioritaires : la Licence en Sciences et Techniques des Semences, destinée à améliorer la production et la certification des semences agricoles, et la Licence en Sciences Agroalimentaires, qui cible la transformation, la qualité, la sécurité et la valorisation des produits agroalimentaires.

Ces formations sont conçues pour répondre aux attentes des acteurs agricoles et industriels. Elles adoptent une approche pédagogique innovante et inclusive, ouverte aux bacheliers scientifiques et techniques, mais également aux bacheliers littéraires grâce à des programmes adaptés.

L’intégration du numérique et des technologies émergentes, telles que l’agriculture de précision et l’intelligence artificielle, constitue un levier central pour moderniser l’enseignement et accroître la compétitivité des diplômés.

Au-delà de la formation initiale, l’UFR entend jouer un rôle moteur dans l’innovation et l’entrepreneuriat. Elle prévoit la mise en place d’un centre d’innovation agroalimentaire adossé à l’incubateur universitaire, afin de valoriser les résultats de la recherche et de stimuler la création de startups dans l’agro-industrie. À moyen terme, l’ouverture de masters spécialisés et le développement de partenariats internationaux viendront renforcer cet écosystème, positionnant Thiès comme un pôle d’excellence dans le domaine agroalimentaire et technologique.

L’ambition est claire : faire du capital humain, soutenu par l’innovation, le moteur de la Vision Sénégal 2050. L’université, la recherche et l’entrepreneuriat doivent être mobilisés comme des leviers puissants pour bâtir une économie moderne, compétitive et résiliente. Le Sénégal ne peut gagner le pari de l’émergence sans un investissement massif dans la formation de compétences adaptées aux enjeux de demain, dans la valorisation du savoir et dans la diffusion des technologies.

En s’inscrivant dans cette logique, l’UFR S2AE incarne la volonté d’articuler savoir scientifique, innovation technologique et besoins économiques. Elle offre une réponse concrète aux défis de la souveraineté alimentaire, de l’emploi des jeunes et de la transition vers un modèle de développement durable. L’avenir du Sénégal dépendra de notre capacité collective à anticiper, innover et former les générations capables de transformer ces ambitions en réalité.

Pr. Salif GAYE, Coordonnateur de l’UFR S2AE, Université Iba Der Thiam de Thiès

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L’ambition est claire : faire du capital humain, soutenu par l’innovation, le moteur de la Vision Sénégal 2050.

CAPITAL HUMAIN ET INNOVATION : UN LEVIER ESSENTIEL POUR LA VISION SÉNÉGAL 2050