Ce jeudi 11 septembre 2025, à Dakar, les ferrailleurs du Sénégal ont organisé une importante mobilisation pour alerter l’État sur la crise profonde que traverse leur secteur.
Réunis en assemblée, ils ont exprimé leur colère face à la dégradation des conditions de leur activité, notamment l’attitude des industriels qui, selon eux, privilégient désormais l’importation de ligots de fer pour produire du fer rond, au détriment des producteurs locaux. Kader Gassama, porte-parole des ferrailleurs, a dénoncé la situation alarmante dans laquelle ils se trouvent. « Depuis un bon moment, plusieurs camions de ferraille attendent devant les usines, en attente de pesage. Mais une fois cette opération effectuée, on leur annonce que le paiement sera effectué dans vingt jours, ce qui met en péril nos emplois et nos investissements », a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité pour l’État de revoir le cahier des charges afin de mettre fin à ces pratiques jugées peu orthodoxes, susceptibles de faire disparaître tout un secteur et de compromettre l’avenir de plus de 100 000 ferrailleurs à travers le pays. Le président M. Ngom a appuyé ces propos, soulignant que le secteur de la ferraille est en crise depuis plus de quatre ans. « Nous avions déjà alerté l’ancien régime, et le nouveau gouvernement en est également informé. Pourtant, nous subissons une véritable humiliation dans l’exercice de notre métier », a-t-il déploré. Il a expliqué que les industriels refusent désormais d’acheter certains types de ferraille, notamment la fonte et la ferraille lourde, préférant se tourner vers l’importation d’aluminium léger. « La seule matière qu’ils acceptent encore, c’est l’aluminium léger, mais tout le reste leur est interdit », a-t-il précisé. Les ferrailleurs dénoncent la dégradation des conditions de leur activité, notamment le fait que les industriels ne disposent plus des moyens financiers pour acheter leur production locale. Ils réclament donc la levée des restrictions imposées par l’État et la libéralisation du marché, afin de permettre au secteur de se redresser. Selon eux, cette situation favorise l’enrichissement des industriels qui achètent désormais à l’étranger, puis revendent le fer à un prix élevé, au détriment des producteurs locaux. Face à cette crise, ces acteurs du secteur appellent à une intervention urgente de l’État pour préserver leurs emplois, leur activité et leur avenir. Ils demandent une révision des politiques de soutien et une régulation plus équitable pour assurer la pérennité de la filière métallurgique sénégalaise.

La mobilisation de ce jeudi témoigne de la détermination des ferrailleurs à défendre leur droit à une industrie locale forte et compétitive.
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